Née d'une rencontre entre le sable et le végétal, ainsi pourrait-on qualifier la naissance d'Ysalna. Sa mère était une elfe on ne peut plus commune, du moins en apparence. Elle avait travaillé un temps en tant qu'érudite à Archeus. Une vie menée dans un certain luxe et avec une parfaite bienséance. L'intellect était son principal atout, mais il lui arrivait souvent de parcourir les chemins à la recherche de nouvelles connaissances. Jusqu'à ce qu'un jour, ses pas la mènent à Elildinar, où elle était alors en mission commerciale pour le compte de ses deux reines. Elle y fit la rencontre d'un homme, plutôt commun lui aussi aux premiers abords. Armurier depuis des années, il sillonnait les routes à la recherche de clients, principalement entre Elmirion, capitale du Gorbos où il était né, et Elildinar qui à chacune de ses visites profitait bien à ses affaires. Les mois passèrent ils se retrouvèrent à plusieurs moments, savourant leur passion au coeur de la cité "riche". Ce fut "l'exotisme" de cet homme venu d'autres contrées qui plu à l'elfe, elle qui ne recherchait pas le bonheur chez ses propres frères mais dans les autres peuples, tant elle était avide de découvrir ces cultures si différentes.

De cette union naquit Ysalna, un jour de grande chaleur à Elildinar. Sa mère mourut en couche et son père, fou de chagrin, abandonna ses activités et retourna à Elimirion, laissant sa fille dans les bras de cette cité d'or, pourtant sans rattaches. La semi-elfe qui avait hérité de la beauté sensible de sa mère fut recueillie par un couple de marchands de la ville. Ils commerçaient dans les étoffes et apprirent à Ysalna les rudiments du métier. Un métier qu'elle assimila dans sa jeunesse essentiellement pour faire plaisir à ses parents adoptifs. Mais rapidement, le couple remarqua que la jeune fille ne s'intéressait pas à l'art du commerce. Elle développa un certain goût pour la fabrication d'objets artisanaux, ce qui surprit ses parents mais qui les ravirent. Un moment en tout cas. Quelques temps plus tard, la jeune fille qui appréciait se perdre dans le désert à la recherche de ses multiples trésors, fut la proie d'un enlèvement organisé par des nomades. Ceux-ci avaient organisé ce plan dans le but de demander une rançon aux parents de la jeune fille, puisqu'ils les savaient marchands réputés d'Elildinar.

La transaction fut effectuée, mais les bandits piégèrent sa famille qui fut sauvagement assassinée. Sans aucune défense, les parents adoptifs de la jeune fille moururent en plein désert, sous ses yeux bien trop jeunes pour voir pareil crime. Quant à elle, elle fut épargnée puisque sans richesses, et fut relâchée en plein désert, loin de la cité d'or. Les tempêtes de sable, la sécheresse et la soif eurent vite fait d'affaiblir la fillette, qui fut rapidement en proie à une fatigue mortelle. Elle tomba sur le sable au bout de deux jours, épuisée et presque inconsciente. Ce fut un museau rêche et poussiéreux contre sa joue qui la sortit de son inertie. Un loup des sables, qui la renifla un moment et resta près d'elle, quelques heures peut-être, avant que la fillette ne se réveille. Inconsciemment, elle se glissa sur le dos de la bête qui fit route, sans qu'Ysalna ai conscience de leur destination. La jeune elfe s'était rendormie sur le chemin, sans prendre conscience de la situation. Et lorsque le loup la déposa à quelques pas d'Elildinar, Ysalna resta plantée devant lui, sans comprendre la raison qui avait poussé la bête à ne pas la dévorer. Et la raison fut simple à trouver : le sang séché sur son museau, qui indiquait qu'il avait déjà pris son repas. Les loups des sables étaient réputés pour manger très peu, et certainement pas tous les jours tant la chaleur était assommante. Ainsi sa vie n'avait tenue qu'à cela… une antilope dévorée avant elle.

Ce qui intrigua encore la jeune fille, fut le fait que le loup ne s'éloigna pas aussitôt sa tâche accomplit. Pire même, il s'était assit et l'observait de ses yeux gris. Sa robe couleur ocre s'harmonisait parfaitement aux couleurs du désert. A présent, il lui fallait rejoindre sa meute, avait pensé Ysalna. Mais rien, le loup n'avait pas bougé. Avait-il seulement une meute ? Les minutes avaient passé, longues, interminables, pendant lesquelles les deux êtres s'étaient fixés. Peut-être n'avait-il plus de famille, comme elle. Peut-être ses frères avaient-ils été chassés par des bandits ou recueilis par des nomades…

Quoiqu'il en soit, la petite l'appela Grenat, du nom des pierres précieuses qu'elle aimait tant regarder chez les marchands de la grande place d'Elildinar. Et il devint sa nouvelle famille. Après ces évènements, Ysalna ne parvint pas à pleurer. Elle essaya, mais ne réussit pas. Il lui fallait à présent vivre par elle-même et c'est âgée de quatorze ans qu'elle commença à vendre les etoffes de ses parents dans la rue. Les connaissances qu'elle avait apprit en commerce l'aidèrent, et malgré son jeune âge, elle parvint à récolter assez d'argent pour pouvoir se nourrir correctement. Elle fut pourtant très vite chassée d'Elildinar, son loup étant jugé trop dangereux pour rester en ville. Perdue et à nouveau sans ressources, la fillette qui connaissait ses origines elfiques décida de rejoindre les forêts froides, afin d'en apprendre plus sur ses vrais parents, et peut-être être acceptée par les frères de sa mère. La jeune fille fut recueillie par une troupe de marchands itinérants, et monnaya son voyage avec ses dernières économies, tirées de l'argent qu'elle s'était fait grâce aux étoffes.

Grenat les suivit plusieurs jours à distance, sans jamais se montrer, et bientôt ils gagnèrent Archéus, capitale elfique. Ysalna fut émerveillée par la beauté de la ville et de ses habitants, assez similaires à elle. Elle baigna dans cette culture merveilleuse plusieurs jours, le temps de faire remonter à la surface les origines sur sa naissance. Ce fut à ce moment qu'elle découvrit que sa mère avait connu une vie placée sous le signe de l'intellect, du voyage et des études. Et elle découvrit également qu'elle avait été membre d'une organisation religieuse nommée "Fidèles du Vindictus". Une organisation qui étendait son emprise davantage au fil des jours et dont elle fit rapidement la rencontre lorsque plusieurs de ses membres tentèrent de lui transmettre leur vision du monde et leur adoration de Vindictus. Curieuse et naïve du fait de son jeune âge, la fillette fut une proie facile et on lui fit mille promesses. Sa réhabilitation à Elildinar d'abord, et la promesse de l'aider à reprendre le commerce de ses parents. Des promesses impossibles, auxquelles Ysalna cru.

Elle commença à côtoyer certains Fidèles, particulièrement sous l'emprise de cette religion qui agissait d'une façon maternelle pour elle. Ils lui apprirent quelques rudiments quant à la religion, et la jeune fille fut facilement endoctrinée. Elle forgea sa première arme seule, sous les yeux attentifs d'un Mentor qui lui expliquait jour et nuit les bienfaits de cette croyance en le démon. Ysalna l'écoutait, émerveillée et attentive, et grandit dans un monde sombre, sous la tutelle d'êtres qui pour elle, l'avait sauvé d'un abandon certain. Elle fut entrainée durant des années au combat à distance et son arme revint sa force de prédilection. Ysalna acquit avec le temps ce que les fidèles appelaient le "don du Vindictus", une affinité avec la magie noire qu'elle n'arriva pourtant pas à bien développé, sous l'oeil désolé de son mentor.

Et quand elle jugea qu'il était temps, elle repartit en direction d'Elildinar, Grenat à ses côtés, et bien décidée à reprendre le commerce de ses parents. Ce qu'elle fit, appuyée par quelques richesses que lui avait confiées les Fidèles. Ysalna confectionna des étoffes au style assez unique, mêlant un style nomade et sophistiqué à la fois, coloré, typique des elfes. L'affaire marcha et la jeune femme remboursa ses cautionneurs. Elle imposa Grenat à la population en leur prouvant qu'il était inoffensif et prit en assurance en même temps qu'elle développait son commerce. Ysalna avait développé un caractère assez médisant vis à vis des tueurs de ses parents adoptifs, et elle se lança à la recherche des bandits, armée de son khamsin (voir plus loin - compétences / pouvoirs), dans le but de venger sa famille, dans le sang.

La semi-elfe pourrait à première vue ressembler à n'importe quelle marchande nomade des Contrées d'Or. Camouflée sous sa robe en tissu couleur sable et le foulard qu'elle enroule souvent autour de la tête et notamment devant son nez et sa bouche pour la protéger de la morsure du sable, la jeune femme ne laisse rien présager de ses origines elfiques. Ses vêtements colorés attestent pourtant de son appartenance à la Guilde des marchands : bleu, rouge, or et vert… Ysalna aime se parer de ses plus beaux atouts pour attirer les voyageurs dans ses filets de fidèle du Vindictus. Car en plus de marchander ses étoffes, la semi-elfe privilégie avant tout sa religion.

En plus des tissus et voiles colorés recouvrant son corps et laissant deviner ses formes, la jeune femme porte une cape ocre sur ses frêles épaules, d'une finesse incomparable cependant, mais assez large pour dissimuler l'arme qu'elle porte dans son dos.

Physiquement, Ysalna possède la corpulence d'une elfe, fine et gracieuse, le tout accentué par la beauté de sa grande jeunesse. Ses cheveux sont aussi clairs que le sable blanc et longs. Quant à ses yeux, ils s'inspirent des couleurs des feuilles des Forêts froides à la période post-hivernale. Un brun miel assez déroutant mais doux et affectueux. Ses traits fins et son visage fragile et juvénile lui donnent un air d'innocence laissant penser à une enfance pas si lointaine. Ysalna ne pourrait en rien ressembler à l'une de ces guerrières qu'elle voyait souvent faire halte à Elildinar. Au contraire, tout en elle semble respirer la candeur et l'insouciance, voire la naïveté.

Prenez le visage d'Ysalna, et imaginez son caractère comme étant le contraire. Même si sa naïveté et son inexpérience ne sont pas feintes, la semi-elfe est, malgré les apparences, d'une cruauté peu conventionnelle. Sous ses airs de jeune fille frêle à peine sortie de l'enfance, la jeune femme aime le sang, et hais les ennemis du Vindictus. Pourtant, elle peut se montrer d'une affection et d'une douceur presque incroyable. Lunatique et susceptible, Ysalna est têtue et possède la fougue de son jeune âge. Et avec son visage attendrissant qui pourrait ravager plus d'un homme, l'elfe peut physiquement laisser penser qu'elle ne connait rien au monde et qu'elle n'a jamais tenu une arme en main de sa vie. Ce qui est loin de la vérité, même si Ysalna se plait à prétendre le contraire.

Pour elle, son meilleur masque est l'innocence et elle le sait bien. Malgré tout, il arrive souvent qu'elle en use malgré elle de façon naturelle plus que préméditée, du fait de son jeune âge et de sa certaine inexpérience à de nombreux sujets. Car si la jeune femme a quelques compétences dans le domaines de la guerre, elle n'en a pas beaucoup en ce qui concerne la politique. Elle pourrait facilement être qualifiée " d'obscurantiste " ou d'illuminée, puisque pour elle, la vérité et la foi ne se trouvent qu'en la personne du Vindictus. Rien d'autre n'a d'importance à ses yeux, tant elle est concentrée sur la religion. Qu'importe la diplomatie et les affaires étrangères. 

Ysalna, de part sa nature elfique  et ses origines liées aux Contrées d'Or, parle couramment l'Elilerland et le Sylfe. Elle ne connaît pas vraiment d'autres langages, bien qu'elle en ai souvent entendu.

Du point de vue de ses compétences physiques, la semi-elfe possède des capacités assez exceptionnelles dans l'art de manier l'arbalète. Elle peut tout aussi bien utiliser un arc, mais l'instrument qu'elle a spécialement conçue elle-même est son arme de prédilection : l'objet est confectionné sur l'armature basique de l'arbalète, mais un tout autre système remplace celui des flèches. Il est composé de petits disques en métal aussi fins qu'une aiguille et au diamètre pas plus large que celui d'une paume de main. Autrement dit, un concept différent de la flèche sans l'être. Il blesse tout autant mais de façon sûrement plus sanguinolente et la plaie causée est légèrement plus importante. Les disques traversent d'ailleurs la peau bien plus facilement qu'une simple flèche, puisqu'un système coulissant permet une projection tournante, taillant la peau pour se frayer un passage dans la chair. Pour autant, ce système a selon Ysalna le mérite d'être plus "propre", mais plus mortel. Et en tout cas atypique. L'inconvénient de cette arme consiste dans ses munitions : les disques sont forgés par Ysalna elle-même, qui se préoccupe de les récupérer sur les champs de bataille afin de les "économiser".

Cette arme reste toutefois redoutable à distance. Surtout lorsque l'elfe l'associe à sa flamme naissante en magie noire. Ysalna, de part son jeune âge, ne possède pas l'expérience des fidèles du Vindictus bien plus expérimentés et "imprégnés" de la religion qu'elle. Actuellement, l'elfe a développé quelques capacités de destruction en magie noire, mais rien de bien impressionnant. Qu'importe, c'est assez pour elle lorsqu'elle combine ses bases en magie à la puissance de son "khamsin". Car c'est le nom qu'elle donne à son arbalète sortie de son imaginaire : le nom d'un vent du désert, aussi mordant, vif et brûlant que les disques que l'arme projette. Sa principale utilisation de magie noire y est d'ailleurs liée : elle rattache directement la force destructrice magique du Vindictus à son arme, lorsqu'elle le peut et lorsqu'elle y arrive. Car c'est un don bien indomptable que la magie noire…
 

Ysalna a perdu la trace de son vrai père étant petite. Les seuls liens qui lui restent sont son loup, Grenat, qu'elle considère comme un membre de sa famille, et les Fidèles du Vindictus, envers qui elle se sent redevable de les avoir accépté.