Cette histoire se situe dabord dans une contrée autour d'Archeus. Dans les Forêts Froides, lieu de vie de la patrie elfique, non loin du coeur de celle-ci, nacquit une jeune elfe. Cette histoire aurait pu être très banale, cette jeune elfe aurait pu vivre une basique et banale vie d'elfe. Evidement, ce n'est pas le cas. Voici comment tout commença...

Jyel vint au monde vingt ans après son frère aîné, Zaahelônn. Elle arborait une cheveulure bleu, comme celle de son frère, quoique d'une teinte différente. C'était une petite elfe très joyeuse, qui passa la majeur partie de ses toutes premières années à suivre son frère et à observer les fleurs aux couleurs chatoyantes avec lui. Mais vint le jour où il s'en alla, pour que sa vie à lui prenne forme et que ses désirs d'avenir puissent devenir réalité. Une chose en entraînant une autre, l'elfe, alors âgée de moins de 5 ans, fut séparée de son frère, son modèle, son repère. Ses parents étaient présents, sans nul doute, mais c'était différent. Son frère faisait preuve d'une protection nonchalante envers Jyel.

L'enfant grandit dans la solitude. Impossible pour elle de se lier aux autres elfes de son âge, voir inimaginable. Sans son frère, elle se sentait comme un corps sans vie, sans âme. Elle passait son temps plongée dans des livres, à étudier de sombres histoire qui la démoralisait au début, puis ce devint une habitude. Plus rien, dans les temps sombres du continent, ne l'effrayait ou ne la terrorisait. A cette époque là, il y avait encore un soupçon d'innocence et de joie en elle, mais cela ne dura pas bien longtemps. C'est à cette période que la magie noire s'éveilla en elle, faisant d'elle une sorcière.

L'année de ses 25 ans fut la première faille dans son existence.

Un jour, dans son errance dans les prairies où elle allait enfant - avec son frère -, elle rencontra un jeune elfe de son âge, avec la même lueur maussade dans le regard qu'elle. Ils ne se parlèrent pas, se regardèrent, tout simplement. Puis, chacun reprit sa route. Ce rituel s'imposa, et tout les jours, ils se retrouvaient au même endroit, s'étudiaient. Cela dura deux semaines, un mois, deux mois peut-être. Le temps filait, et eux, se regardaient, puis se parlèrent. Un peu. Puis de plus en plus. Une complicité se créa entre eux. Maintenant, ils s'arrêtaient, s'asseyaient, et discutaient des heures durant. La jeune elfe se sentait à nouveau de bonne humeur, joyeuse. Un sentiment nouveau naissait en elle.

C'est un jour pluvieux qui vit la première partie de sa métamorphose. A l'heure du rendez vous, toujours au même endroit, il n'y avait personne. Jyel attendit un jour et une nuit. Ses larmes, qui s'échappaient lentement de ses yeux, se mêlaient à la pluie qui ruisselait sur son visage.

Et elle s'en alla. Jamais elle ne su ce que son " ami " advint. Jamais elle ne chercha à le savoir.

De retour chez elle, le visage humide et les yeux rougis, elle prépara quelques affaires qu'elle enferma dans un sac. Elle n'avait plus rien à perdre en ces lieux, c'en était fini pour elle. Décidée à s'en aller, à disparaître aux yeux de la communauté elfique, provisoirement. Elle griffona quelques mots sur un parchemin défraîchit qui trainait, à l'adresse de ses parents.

" Je vous aime. Adieu. "

Elle erra pendant 6 mois dans les forêt froide, vivant de la cueillette et - rarement - chez l'habitant. Elle dormait perchée dans les arbres et marchait la journée durant, là où ses pieds désiraient bien la mener.

Son destin allait basculer pour la seconde fois. Mais cette fois ci, bien différemment.

Au cours de son périple, elle rencontra une autre elfe, aux vêtement de simples factures avec, pourtant, un fin bracelet d'argent au poignet. Cette elfe avait déjà le triple de son âge. Et elle lui parla, chemina à son côté. Jyel ne répondait pas, l'elfe n'en avait cure. Edwyn - tel était son nom - lui parlait de sa vie, de son ancienne vie. Elle précisait que son existence avait basculé du tout au tout lorsqu'elle avait rejoint le Culte du Vindictus. Jyel l'écoutait attentivement, bien que son attitude dise le contraire. A mesure qu'Edwyn lui parlait de l'Alliance des Ombres, de ses origines et de ses buts, Jyel l'écoutait de plus en plus, jusqu'à réclamer, un soir, d'en savoir plus. De tout savoir. Edwyn sourit alors.

" Demain, tu verras bien. " 

Tout se précipita. Edwyn avait subtilement détourné leur route pour les diriger vers le Temple, lieu même du Culte. Jyel se convertit rapidement et put loger dans une aile secondaire. Elle se sentait à sa place, et changeait de plus en plus. Le Vindictus venait en elle, la choisissait. Elle, Jyel, simple elfe.

Les années passèrent. D'abord, elle servit le temple en temps que simple prêtresse de bas étage. Et puis, au fil du temps, elle fut remarquée par les Inquisiteurs, ceux qu'elle considérait comme des maîtres.

On lui donna une mission. Convertir l'un des plus proches conseillés des Reines Jumelles. Ce fut la raison de son retour à Archeus.

Elle fit son travail rapidement, sans qu'aucune information ne s'échappe. Mais c'est aussi pendant ce séjour qu'elle revit, pour la première fois, son frère aîné. Mais aucun sentiment ne se réveilla en elle. Elle le tolérait comme membre de sa famille, rien de plus. Jyel avait changée. Ce n'était plus l'adorable bambin qui s'extasiait devant les fleurs multicolores.

Sa mission réussit et de retour au temple, Jyel fut convoquée par les Inquisiteurs présents. Ces derniers, ayant remarqué ses capacités magiques et son incroyable ferveur, allaient faire d'elle l'une des leurs. S'en suivit une longue cérémonie. Jyel ne descendait pas des premiers religieux, il fallait qu'elle se fasse une place.

Au cours de cette cérémonie, elle dut prier et psalmodier pendant des jours durant, sans nourriture, juste avec un peu d'eau une fois par jour. Si le Vindictus l'avait effectivement choisie, elle devait pouvoir survivre grâce à sa Force et à ses Songes.

Le septième jour, les Inquisiteurs vinrent écourter ses psalmodies. Ce fut avec une lueur plus obscure dans le regard que Jyel devient Inquisitrice de l'Alliance des Ombres.

Si vous n'apperceviez que la lointaine silhouette de Jyel, vous ne lui trouveriez rien de bien particulier chez une elfe. Sa taille avoisine celle commune à son peuple, c'est à dire environ 1m75. Vous la trouverez bien évidement fine, élancée, et sa démarche vous semblera légère, très légère. Comme si... Comme si elle ne faisait qu'effleurer le sol du bout des pieds. Vous remarquerez alors que l'elfe est vêtue d'une cape bleu clair, satinée, assez longue pour que son extrémité efface ses traces de pas lorsque le sol le permet. C'est lorsque vous aurez notifier ceci qu'un détail vous frappera ; une longue mèche de cheveux d'une couleur que vous n'arriverez pas à définir, peut-être entre le bleu turquoise et le bleu lagon. C'est alors que vous vous rapprocherez, silencieusement.

A présent, vous vous situez à quelques pas de Jyel, sur un sentier que vous identifiez comme étant forestier. Le couvert des arbres, formé par la voute de leurs branches, laisse passer quelques rayon blanc. Vous vous rappelez alors qu'il fait nuit, et que cette lumière est surement lunaire. Ses bras, qui se balancent au rythme de son pas, vous semble de porcelaine finement ciselée, mais bien qu'ils soient délicats, ils sont finement musclés. La lumière globale, bien que peu présente, vous permet de remarquer que sa peau n'est pas comme la votre, celle d'un humain. Elle arbore une couleur légèrement grisâtre et le bout de ses doigts, ainsi que le bout de son coude, est teinté de mauve. Vous ne pouvez le remarquer, mais il en est ainsi pour toutes les extrémités et parties saillantes de son corps. De même que vous ne pouvez voir les taches de la même couleur dans la base de son cou.

Inconscient, vous osez vous approchez encore. Soumis à une force qui vous dépasse et dont vous êtes inconscient, vous attrapez un pan de sa cape et tirez dessus. Jyel ne sursaute pas, ne s'effraie pas. Au contraire, elle se retourne très lentement et commence à murmurer des paroles que vous ne comprenez pas. Alors qu'elle psalmodie, vous admirez ces longues oreilles pointues.

Ne vous sentant pas spécialement en danger, vous commencez à scruter son visage. Vous remarquez d'abord qu'il y a une autre petite tache mauve sur sa paupière droite, qui s'étend comme un demi masque jusqu'à sa tempe. Vous lui trouvez une mâchoire fine et des lèvres délicates, d'une pâleur presque mortelle. En votre fort intérieur, vous qualifiez son nez de court, droit et fin. Ses sourcils sont presque transparents, mais vous y attardant quelque peu, vous remarquez qu'ils sont d'un bleu très clair. Vous notifierez également que sa chevelure atteint le creux de ses reins en de nombreuses ondulations.

C'est alors que vous osez affronter son regard. Indécis, vous n'arrivez point à percevoir l'émotion qui s'y cache et vous en effrayez quelque peu. Cependant, vous êtes rapidement sous le charme des ses iris gris striés de mauve. En vous plongeant au fond de son regard, vous avez simplement le temps de remarquer que ses pupilles ne sont pas exactement noires, mais d'un bleu très foncé. Vous remarquez aussi que Jyel ne murmure plus. Vous vous en étonnez et cessez votre contemplation d'en un élan de surprise. Vous identifiez maintenant ce que vous voyiez dans son regard. Mais avant de pouvoir mettre un nom sur cette émotion, vous oubliez ce que vous avez vu et vous écroulez.

Jyel Elehnuun ramassera alors sa cape, l’époussettera d'un geste sec et vous lancera un regard inexpressif. D'un geste souple et élégant, elle reliera sa cape aux attaches situées sur ses épaulières de cuir. Elle remontera son capuchon sur sa tête avec délicatesse, et se mêlera à la nuit.

Bien sur, vous ne l'aurez pas vu. Et vous ne verrez pas non plus qu'elle porte une tenue qu'elle met régulièrement - mais aussi lorsqu'elle part en " chasse " -, composée d'un corset brunâtre, d'un pantalon gris satiné légèrement bouffant surmonté d'une épaisse ceinture d'une couleur semblable à celle de sa cape, ainsi que d'une paire de bottes élégantes en cuir brun. Vous ne l'apercevrez donc jamais dans ses plus beaux atours, ses tenues de cérémonies aussi complexes que splendide, qu'il lui arrive d'imaginer elle-même en s'inspirant des créations de son frère.

Mais il faut vous indiquer que vous, vous n'êtes plus.

Comment ? Vous, ici ? Oh, mais c'est donc vrai. Vous n'êtes plus, c'est pour cela. Je vais vous éclairer. Vous êtes dans l'Oubli. Un lieu que personne ne peut atteindre, sauf après la mort. Ah oui, vous êtes mort. C'est un choc n'est-ce pas ? Enfin. Contrairement à ce que ce nom indique, une fois que vous êtes dans l'Oubli vous vous imprégnez de la personnalité de votre meurtrier, sauf s'il n'y en a pas.

Maintenant que vous êtes ici, vous savez tout. Et vous vous sentez humilié, vous avez le sentiment d'être une bête élevée pour l'abattoir. Vous avez tord, vous n'étiez pas destiné à mourir de la main de Jyel. Dîtes vous plutôt que c'est un concours de circonstances ! Vous pouvez vous en rendre compte à présent.

Venons en aux faits. Maintenant, vous savez, vous lisez au travers de l'âme de Jyel Elehnuun.

Vous rencontrez d'abord ses souvenirs les plus anciens et les situez à travers le temps. Ce sont ceux qu'elle garde de son enfance et de sa jeunesse avec sa famille. Elle n'y accorde que très peu d'importance et vous vous rassurez simplement qu'elle ne renie pas sa famille. Elle n'y pense que très peu, cependant avec un soupçon de tendresse.

Vous découvrez son appartenance au Culte du Vindictus, l'Alliance des Ombres. Cela vous effroi, vous qui ne concevez à peine les fondements de cette religion. Vous découvrez une Jyel au grand contrôle d'elle-même et de ses émotions, au sang-froid impressionnant. Une partie de cruauté ne vous étonne pas, ou plus. Vous la voyez relativement froide et distante de ceux qui n'adhèrent pas au culte, mais plus confiante envers ceux qui en font partie. Vous décelez encore une confiance aveugle envers les autres Inquisiteurs.

En fouillant un peu, vous trouvez une personne déterminée, qui va dans le sens de sa cause. Très motivée, consciencieuse aussi, vous la considérez comme une bonne personne, seulement si vous faites fi de son culte ainsi que .. de votre mort, évidement. Lorsqu'il s'agit du Culte, elle est ainsi. Mais ne lui parlez surtout pas de sa vie personnelle. Excusez moi, oui, vous ne pouvez plus..

Vous remarquez que c'est après la déception amoureuse qui l'éconduit à fuir et plus ou moins à intégrer le culte qu'elle subit la métamorphose qui la changea en la personne que vous avez découvert ( pour le moment ).

Elle était une jeune elfe enjouée, vivante, heureuse. Elle riait beaucoup et appréciait par dessus tout suivre sons frère, qui était pour elle un modèle à l'époque. Mais cela changea bien vite. Son frère parti, elle était seule.

Avant que vous ne sombriez à jamais dans l'obscurité infinie de l'Oubli, vous trouvez un soupçon d'empathie que vous ne comprendrez plus à la fin de votre analyse. Beaucoup de sincérité. Et là, caché, enfoui, vous découvrez ses pensées les plus lugubres, empreintes d'égoïsme et de sadisme pur.

Maintenant, vous disparaissez. Ce fut un plaisir de vous connaître.


 

De part sa nature de sorcière, Jyel maîtrise la magie noire. De plus, depuis son intronisation en tant qu' Inquisitrice, le Vindictus s'étant révélé à elle, il arrive que sa magie soit encore plus sombre, selon les songes du Démon. Mais étant préalablement sorcière, il lui est aisé de faire des démonstrations de magie noire pour magnifier le Culte du Vindictus ou encore appuyer la foi des Fidèles.

Lorsqu'elle est en quête d'énergie, lorsqu'elle a trop usé de sa magie, elle utilise un sortilège sur un inconnu, généralement de race humaine. Captivant la créature grâce à ses atours, elle murmure une longue et lente formule qu'elle achève dans l'inconscient de sa victime. Elle ne tue pas, ou plutôt pas exactement. Elle aspire peu à peu l'âme de sa victime hors de son corps, assez doucement pour qu'elle ne s'en rende compte. En général, l'âme n'erre pas très longtemps et se disperse. Cependant, elle ne fait que rarement usage de ce sort.

L'elfe est aussi habile à l'escrime. Dans ses jeunes âges, elle apprit l'art du combat pour combler sa solitude. Elle n’atteint pas les capacités des hommes de guerre, mais se défend.  

Liée corps et âme au Vindictus.
Soeur de Zaahelônn Elehnuun.